Carême

Ton Père voit ce que tu fais dans le secret:
il te le revaudra.

Matthieu 6

Pendant le Carême, le Seigneur nous recommande de vivre d’une manière beaucoup plus intérieure. Dans l’évangile du mercredi des Cendres (Mat 6, 1…18), il insiste sur des points très importants: la prière, l’aumône et la pénitence. Pour nous, le temps du Carême doit être un temps où l’Esprit Saint peut nous former d’une manière très profonde, un temps où nous devons le laisser agir sur notre volonté, sur nos intentions. Le temps du Carême est pour que nous quittions nos habitudes trop humaines et que nous essayions d’avoir une vie plus intérieure, plus divine, en cherchant à vivre davantage en enfants de Dieu. Le Seigneur nous invite à prier notre Père qui est présent dans le secret. Il nous invite aussi à donner notre vie pour nos frères.

Le Carême nous fait suivre le Christ au désert et découvrir plus profondément les grandes nourritures de notre foi, de notre espérance et de notre charité : la Parole de Dieu et les Sacrements. 

Extraits du Message De Carême
Du Pape François

2023

L’Évangile de la Transfiguration est proclamé chaque année, le deuxième dimanche du Carême. Durant ce temps liturgique, en effet, le Seigneur nous prend avec lui et nous emmène à  l’écart. Même si nos activités ordinaires requièrent que nous restions aux lieux habituels, en vivant un quotidien souvent répétitif et parfois ennuyant, pendant le Carême nous sommes invités à monter  “sur une haute montagne” avec Jésus, pour vivre avec le Peuple saint de Dieu une expérience d’ascèse particulière.

L’Évangile raconte que Jésus « fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière »  (Mt 17, 2). Voilà le “sommet”, le but du chemin. Au terme de la montée, lorsqu’ils sont sur la montagne avec Jésus, la grâce est donnée aux trois disciples de le voir dans sa gloire, resplendissant  de lumière surnaturelle, qui ne venait pas du dehors, mais qui irradiait de Lui-même. La divine beauté de cette vision fut incomparablement supérieure à toute la fatigue que les disciples avaient  pu accumuler pour monter au Thabor. Comme pour toute excursion exigeante en montagne, il faut  en montant tenir le regard bien fixé sur le sentier ; mais le panorama qui se déploie à la fin surprend  et récompense par son émerveillement.

Le chemin ascétique du Carême, ainsi que le chemin synodal ont tous deux comme objectif  une transfiguration, personnelle et ecclésiale. Une transformation qui, dans les deux cas, trouve son  modèle dans celle de Jésus et se réalise par la grâce de son mystère pascal. Pour que cette  transfiguration puisse s’accomplir en nous cette année, je voudrais proposer deux “sentiers” à suivre  pour monter avec Jésus et parvenir avec Lui à destination.

Le premier fait référence à l’impératif que Dieu le Père adresse aux disciples sur le Thabor,  alors qu’ils contemplent Jésus transfiguré. La voix venant de la nuée dit : « Écoutez-le » (Mt 17, 5).  La première indication est donc très claire : écouter Jésus. Le Carême est un temps de grâce dans la  mesure où nous nous mettons à l’écoute de Celui qui parle. Et comment nous parle-t-il ? Avant tout  dans la Parole de Dieu que l’Église nous offre dans la Liturgie : ne la laissons pas tomber dans le  vide. Si nous ne pouvons pas toujours participer à la messe, lisons les Lectures bibliques jour après  jour.

En entendant la voix du Père, « les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis  d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : “Relevez-vous et soyez sans crainte”. Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul » (Mt 17, 6-8). Voilà la seconde  indication pour ce Carême : ne pas se réfugier dans une religiosité faite d’événements  extraordinaires, d’expériences suggestives, par peur d’affronter la réalité avec ses efforts quotidiens,  ses duretés et ses contradictions. La lumière que Jésus montre aux disciples est une anticipation de  la gloire pascale, vers laquelle il faut aller, en le suivant “Lui seul”. Le Carême est orienté vers  Pâques : la “retraite” n’est pas une fin en soi, mais elle nous prépare à vivre avec foi, espérance et  amour, la passion et la croix, pour parvenir à la résurrection.