13.4.2025
Qui n’a pas fait cette expérience d’être converti en priant le chemin de Croix ? A mesure où nous suivons le Christ, nous réalisons ce qu’il a souffert pour nous : les blessures physiques, le mépris des grands-prêtres, les moqueries des soldats, le poids trop lourd de cette croix, le long chemin à parcourir sous le regard hostile de la foule, non pas une chute mais trois chutes humiliantes pour nous rappeler que sa miséricorde pour nous n’a pas de limite, la souffrance imposée à sa Mère et à ses proches… Il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas se convertir en parcourant le chemin de la Croix à la suite du Christ. Lui qui a souffert pour nous rendre forts, lui qui s’est abaissé pour nous élever, lui qui a été assoiffé pour nous abreuver, c’est Lui-même qui nous porte dans ce chemin de conversion. Alors notre chemin de croix devient chemin de lumière : lumière sur nos manques d’amour, lumière sur nos manques de pardon, lumière sur notre égoïsme, lumière sur notre lâcheté à témoigner de notre foi, lumière sur nos manques d’espérance. En ouvrant notre cœur à cette lumière, en acceptant de suivre le Christ pauvre et souffrant, nous aurons la force d’affronter les épreuves de la vie, nous serons remplis de cette douceur et de cette humilité du Christ qui est mort pour nous donner la Vie. Accompagnons le Christ qui monte au calvaire, chaque vendredi de Carême, chaque vendredi de l’année, à chaque moment où nous avons besoin d’offrir nos faiblesses, nos tristesses, nos échecs. Le chemin de croix est pour tous, pour tous ceux qui ont été saisis par le regard plein de bonté du Christ, il est chemin de conversion, de lumière, de vie.
Jésus n’a pas porté sa croix pour son propre salut mais pour celui du monde entier, pour le nôtre. Tandis que nous prions les 14 stations, offrons-les pour l’Eglise, pour hâter la paix et le pardon dans notre monde, offrons-les pour ceux qui défigurent encore aujourd’hui le Christ par leur haine ou leur indifférence, offrons-les pour ceux qui ne savent pas où trouver Dieu, offrons-les pour ceux qui sont malades et à l’agonie. Et acceptons, après chaque Chemin de Croix, acceptons avec beaucoup d’amour la croix ou les petites croix de notre quotidien. En contemplant le Crucifié, nous savons bien que nos souffrances sont toujours portées par les siennes alors, elles peuvent devenir un chemin de lumière pour nous, un chemin illuminé par la présence aimante du Christ qui veut ressusciter en nous. Vivons la croix là où nous sommes, acceptons, embrassons celle que Jésus a choisie pour nous, portons-la comme la marque de son amour. Et si nous sommes empêchés de participer au Chemin de Croix ce Vendredi Saint, souvenons-nous que c’est peut-être cette offrande dont Jésus veut se servir pour nous faire porter sa Croix plus intimement avec Lui, pour être un témoin silencieux mais lumineux de son amour là où Il n’est pas attendu. Celui qui sera le plus béni à la Croix, c’est certainement celui qui l’aura portée au plus profond de son cœur avec Jésus et en s’oubliant, comme Lui, pour les autres. Faisons de ces derniers jours de Carême, de notre Semaine Sainte, de notre vie quotidienne un chemin de croix, de conversion, de lumière, d’amour. Préparons, par toutes nos offrandes et petits sacrifices un jardin pour la Résurrection du Christ.